Comme je le dis souvent, un brin rieur, un
brin moqueur “un peu de ma bouche, beaucoup de ma gueule” :
Manichéenne et ambivalente,
le bien aux ténèbres du jour & la mal à
la lumière de la nuit,
pas tout à fait mal, pas vraiment femme,
je ne suis pas le sucre d’un fruit trop
mûrs, ni le sel d’un gout amer,
poivre acide qui explose en bouche, un gout
flibustier d’une trouble ambivalence.
Je répudie la pensée binaire qui exclut
l’ambiguité,
Je ne peux dissocier le bon du mauvais, la
bienséance à la perversité, l’utile du néfaste.
Libre, je
suis pourtant amoureuse de me chaines,
Elles sont
le noeud inextricable de ma nature.
Tu ne pourras pas toujours comprendre tout
ce qui me guide, ce qui me rend triste
et heureuse la seconde d’après.
Parce que ce que j’aime précisément, c’est
la seconde d’avant, la seconde d’après.
Le moment.
La poussière qui flotte dans l’air qui
détourne mon attention, la pluie qui glisse sur ma peau, la lumière qui
s’immisce discrètement au réveil, le vent qui caresse ma cheveux en bataille, un
nuage barbe à papa qui à l’air si doux que j’imagine le serrer contre moi, le
reflet dans une flaque bordant le trottoir, l’odeur de l’herbe fraichement
tondue, te voir au petit matin, serrer ma main dans la tienne, sourire bêtement
et te fixer en t’imaginant fixer notre nous.